« Le violon intérieur » de Dominique Hoppenot.
Qui ne l’a pas lu ? Qui n’en a pas entendu parler ?
Nombreux sont ceux qui ont été séduits par la vision humaine et par la richesse de son livre.
Respecter Dominique Hoppenot en tant qu’enseignant, c’est nourrir notre pédagogie d’une incessante recherche personnelle, comme le font avec humilité tous ceux qui lui doivent tant.
En effet, son enseignement n’était pas figé dans une méthode et elle n’aimait pas que l’on réduise le fruit de son travail aux mots de « Méthode Hoppenot » ou de « Technique Hoppenot ». Les bases en sont universelles et vivantes, et, par conséquent en perpétuelle évolution.
L’immense succès que ce livre a rencontré dès sa parution auprès de tant d’instrumentistes est la preuve qu’il répond avec lucidité et clarté aux mille questions que nous nous posons tous.
« Le violon intérieur » nous donne des « clefs » qui vont orienter nos recherches personnelles. Ces clefs nous introduisent de plus en plus profondément en nous et nous guident dans notre recherche de confort instrumental, confort sans lequel il est difficile – voire impossible de traduire notre sensibilité musicale en vibration sonore.
Mais « Le violon intérieur » n’est pas un livre de recettes.
Dominique Hoppenot était plus consciente que n’importe qui, qu’un livre ne peut remplacer le pédagogue.
En revanche, son livre peut aider l’étudiant, le professionnel, et l’amateur, à s’orienter vers celui qui l’accompagnera sur son chemin de recherche.
Oui, c’est notre quête de chaque jour… celle qui nous pose si souvent cette question sans réponse : Comment aider mon corps à devenir le fidèle porte-parole de mon ressenti musical ?
Car… rares sont ceux qui, seuls, trouvent une réponse.
Bien souvent, ceux-là ne sont pas conscients des chemins empruntés.
Leur bel équilibre corporel s’est mis tout naturellement au service de leur instinct artistique d’exception.
Beaucoup plus nombreux sont ceux dont la boussole s’affole et qui doivent revenir au point de départ pour tenter une autre direction.
C’est bien souvent perdus dans ce labyrinthe qu’ils croisent « le Violon Intérieur ».
Ils se reconnaissent dans certaines souffrances physiques et morales que Dominique Hoppenot dépeint si bien…
Réécoutons ce qu’elle aimait dire et redire à ce propos :
« Je n’ai pas de baguette magique ! »
« Ce n’est pas une patience d’ange, mais une patience d’archange qu’il vous faudra »
Cette dernière phrase s’adressait aux plus meurtris, ceux qui avaient travaillé des heures durant pendant tant d’années…(les heures de travail... oui, c’était là les seuls conseils de tant de professeurs).
A tous, elle offrait une autre approche du progrès : La recherche de l’équilibre constant autour du violon. C’est un travail de longue haleine, comme toute quête de beauté intérieure.
Avoir eu le bonheur de travailler auprès d’elle impose, à ceux qui ont choisi d’enseigner un cap, une exigence de chaque jour, et une modestie… cette modestie si bien imagée par elle-même :
« Oh ! Je ne me prends pas pour le premier moutardier du Pape » !
Anne Marie Morin, Paris 2008