C’est grâce à Anne-Marie Morin que j’ai fait la connaissance de Dominique Hoppenot durant mes années au CNSMP.
Dominique Hoppenot m’avait entendue quelques années auparavant à l’occasion d’un examen où elle était membre du jury. Pour elle, tout allait pour le mieux pour moi, tout était « placé » et qu’elle n’a pas été sa surprise quand je suis allée la voir un soir, très tard (elle m’avait « casée » après sa journée à 21h30)... Devant le désastre, elle s’est arrangée pour me trouver un créneau chaque semaine alors que son planning était déjà surchargé. Je lui suis encore aujourd’hui très reconnaissante car cela a été le début d’une renaissance à ma nature véritable, celle d’une enfant douée et qui aimait la musique par dessus tout. Les progrès ont été rapides, la remise sur les rails faciles car mes acquis de petite fille (Carl Flesch) revenaient vite. Six mois plus tard, je sortais brillamment du conservatoire avec un 1er prix, 1ère nommée.
Libérée de cette échéance, j’ai continué régulièrement ce travail profond et intelligent qui rend l’être responsable de son devenir artistique avec toute son exigence…
Les « cours » devenaient un véritable échange, un partage d’expériences jusqu’à devenir une collaboration lors des stages d’Annecy où Dominique m’avait demandé de la seconder tant il y avait d’élèves.
Nous avons travaillé ensemble jusqu’à la fin de son activité à son retour du dernier stage d’Annecy, soit 13 années au total.
J’étais tellement « imprégnée » d’elle, que quelques mois après son départ de la Terre, j’ai voulu garder son empreinte en me filmant en vidéo, de peur qu’imperceptiblement, les fondamentaux se perdent.
J’ai poursuivi des études sur des thérapies corporelles qui apportaient de « l’eau au moulin » et intéressaient beaucoup D. Hoppenot. Je n’étais pas la seule d’ailleurs, chacun ayant compris qu’un travail sur soi allait de pair avec son enseignement.
C’est sans doute pour « creuser » un peu plus cette révélation de l’humain à travers son jeu instrumental que Dominique Hoppenot avait cherché à réorganiser sa vie et ses cours pour avoir le temps d’aller plus loin avec ses grands élèves.
Le temps terrestre ne lui a pas laissé les moyens de l’accomplir, peut-être est-ce à nous de le faire maintenant…
Sans doute sa vie actuelle lui permet-elle de continuer cette voie dans d’autres espaces, reliant le musicien et son instrument dans une dimension plus vaste.
Pour ma part, je la sens toujours présente et d’un grand soutien.
Anne-Marie est tout à fait juste dans son « coup de gueule ».
L’enseignement et le contenu du livre ne sont pas à assimiler à tant d’autres ouvrages qui parlent du corps du musicien et qui sont légions aujourd’hui.
Un grand merci pour la création de ce site internet qui, je l’espère va permettre à Dominique de réunir sa « famille » de cœur.